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lundi 2 décembre 2013

Lavalas et alliés entre la ruelle Vaillant et l’ambassade américaine

Port-au-Prince a vécu vendredi une nouvelle journée de manifestation. A l’appel du parti Fanmi Lavalas et des groupements de l’opposition, deux manifestations ont défilé dans les rues de la capitale. Si un premier groupe de manifestants a respecté le mot d’ordre du directoire de Fanmi Lavalas en allant saluer la mémoire des victimes du massacre de la ruelle Vaillant, un deuxième groupe emmené par le sénateur Moïse Jean-Charles n’a pas pu atteindre l’objectif de manifester devant l’ambassade américaine à Port-au-Prince.
11 H40. Deux jeunes gens, au cœur d’une immense foule massée en face de l’ancienne église  Saint-Jean Bosco, tiennent  chacun les deux extrémités d’une corde en pître. « Mare Martelly mare Martelly (Ligotez Martelly, en français) », crient-ils à l’angle de la rue contiguë au boulevard Jean-Jacques Dessalines, comme pour exprimer leur ras-le-bol au pouvoir en place. Soudain, un grand  bruit monte en furie. Ce sont les manifestants déjà sur place qui commencent à scander à l’unisson « Nous irons à la ruelle Vaillant » en voyant arriver des centaines de personnes sur fond de « rara ». Ensemble, ils font un tout. En un tour de main, ils foulent déjà le macadam de la route de Delmas qu’ils commencent aussitôt à dévaler à grandes enjambées.

Débordant d’énergie, des posters brandis à l’effigie de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, des centaines de protestataires défilent en lançant des slogans hostiles au pouvoir en place. Ils marchent, ils ralentissent et ils courent par moments. «L’objectif de la manif n’est autre que d’exiger la démission du président Martelly et celle du premier ministre Lamothe », déclare Serge Jean-Louis, l’un des dirigeants du MOPOD, le front perlé de sueur. Selon l’ancien parlementaire, ce 29 novembre représente une date historique que tous les démocrates doivent commémorer car elle rappelle la tenue des premières élections démocratiques qui avaient malheureusement tourné au vinaigre avec le massacre de la ruelle Vaillant. Graduellement, la foule grossit. Elle fredonne des propos injurieux mués en chansons contre le pouvoir en place

Arrivé à Delmas 2, certains des manifestants tentent de prendre la direction de la route de l’aéroport. Ce groupe de manifestants qui butent sur un important dispositif de sécurité dans toutes les intersections pouvant donner accès à la route de l’aéroport vers Tabarre entendent se rendre à l’ambassade américaine. Un deuxième groupe, se disant fidèle au mot d’ordre du parti Fanmi Lavalas, déclare leur détermination à se rendre à la ruelle Vaillant. Après plusieurs minutes d’échange et de confusion, les deux groupes continuent de longer la route de Delmas.  

Marise Narcisse prend les commandes. Direction, ruelle Vaillant

La manif, calme jusque-là, suit son cours jusqu’au carrefour de l’aéroport. Montée à bord d’une voiture Toyota « Prado », de couleur beige, la coordonnatrice de Fanmi Lavalas, Marise Narcisse, descend dans la foule au niveau du carrefour de l’aéroport. Concise, elle donne les directives de la manif : « Nous irons à la ruelle Vaillant pour déposer une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes du massacre du 29 novembre 1987. Ensuite,  nous prendrons la direction du Champ de Mars pour clore la marche. »

Du carrefour de l’aéroport à Delmas 32, en passant par la rue Salomon, impasse Brunt, carrefour Christ-Roi pour atteindre la route de Bourdon, la foule déborde toujours d’énergie. Elle descend sur Lalue où la quasi-totalité des entreprises ferment leurs portes par peur d’actions pas trop catholiques. Ouf ! 12h 37. On est à la ruelle Vaillant. Joseph Joël John, Serge Jean-Louis, Claude Roumain multiplient les interventions. Maryse Narcisse, dans une adresse d’environ cinq minutes, lance des appels. « Justice pour toutes les victimes du massacre de 1987, pour toutes les victimes du choléra (…) jusqu’à ce que Lavalas reprenne le pouvoir », plaide-t-elle, sous une salve d’applaudissements, avant de déposer symboliquement une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes de la ruelle Vaillant sur fond de l’une des prouesses chantées par John Steeve Brunache.

La manifestation va prendre fin entre-temps au Champ de Mars. 13h29. La foule, toujours sous forte escorte policière, arrive sur la place Dessalines. « Nous sommes ici pour demander à papa Dessalines de libérer le pays du chômage, de la misère (…) », dit le docteur Narcisse, peu avant l’évacuation progressive de la foule.

Une deuxième manifestation met le cap sur l’ambassade américaine

Alors que le directoire de Fanmi Lavalas et ce groupe de manifestants rendent hommage aux victimes du massacre de la ruelle Vaillant, un deuxième groupe de manifestants gagne le boulevard Toussaint Louverture. Cette manifestation qui s’est rassemblée au niveau de la route de la piste (sou pis) a comme leader le sénateur Moïse Jean-Charles. Déterminés, les quelques centaines de personnes qui y participent entendent se rendre devant l’ambassade américaine pour exiger le renvoi du président Martelly. « Aprè Pétion, Dessalines pral vizite Tonton Sam », scandent des manifestants qui prennent la direction de la route  Gérald Bataille.

La foule grossit peu à peu. « Non à Martelly et Lamothe. Obama, il faut cesser de supporter Martelly », peut-on lire sur des pancartes brandie par les manifestants qui regagnent la route de l’aéroport. Tabarre, près de l’ambassade américaine où ils entendent se rendre, c’est une zone placée sous haute sécurité. Les unités de la PNH bloquent systématiquement l’accès aux principales artères conduisant à l’ambassade. Un véritable bouclier est déployé dans les parages de l’ambassade. Circulation automobile interdite, même les piétons ne pouvaient traverser le boulevard du 15 octobre ce vendredi matin à hauteur de l’ambassade américaine. Tout est au point mort, les institutions commerciales de la zone ne fonctionnent pas.

Arrivés au carrefour Fleuriot, les manifestaants  butent sur les forces de l’ordre qui interdisent l’accès au boulevard du 15 octobre. Face à cette opposition de la police nationale et des unités de la MINUSTAH, les manifestants poursuivent leur chemin, cherchant un détour menant à l’ambassade. Arrivés près de l’hôpital Petits frères et sœurs, la police disperse la manifestation à coups de gaz lacrymogène, à quelques centaines de mètres de l’ambassade qu’ils ne verront pas. Des patients de cet hôpital qui accueille beaucoup d’enfants ont eu des malaises suite au gaz lancé par les forces cu Corps d'intervention et de maintien d'ordre.

Juno Jean Baptiste Louis-Joseph Olivier

Source: Le Nouvelliste

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