260 universités, selon les informations fournies par le Ministère de
l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP)
fonctionnent en Haïti. C’est bien un scoop qui passe soussilence tant
nous sommes préoccupés par les évènements politiques de ces derniers
mois.
Si les 260 universités répertoriées trouvent des étudiants,
c’est qu’elles répondent à un besoin. Il y a sans doute une forte
demande pour la formation universitaire dans le pays. Pour preuve, les
universités dominicaines attirent beaucoup de nos jeunes.
260
universités en Haïti. Faut-il s’en réjouir ou en pleurer? Considérant
que la majorité de ces institutions fonctionnent en dehors de toutes
normes établies, il y a de quoi s’alarmer. Les dizaines de milliers de
jeunes bacheliers laissés de côté par l’Université d’Etat d’Haïti et
incapables de payer les universités privées offrant une formation de
qualité constituent la clientèle de ces institutions « borlette ».
Comme
de bons entrepreneurs, en bons intelligents si on veut rester dans la
logique haïtienne, les responsables de ces universités ne font que
profiter de l’irresponsabilité des autorités haïtiennes pour mieux
abuser de leurs « étudiants » qui ne cherchent qu’à assurer leur avenir.
C’est avec tristesse qu’on regarde tous les jours ces jeunes
qui, au prix de grands sacrifices, fréquentent ces centres de formation «
au rabais ». Et que dire de ces courageux parents qui, par ignorance,
investissent les yeux de la tête dans ces institutions universitaires «
bidon » qui ne sont que le prolongement de nos écoles secondaires «
borlette » ?
L’instabilité politique que connaît le pays depuis
la chute du régime Duvalier est pour quelque chose dans le
développement d’un tel phénomène. Dans un pays où beaucoup de jeunes
n’ont pas accès à l’école, où les familles – déjà pauvres – investisse
le gros de leurs revenus dans l’éducation de leurs enfants, l’État a
intérêt à redresser la barre. Les organisations de la société civile et
les partis politiques ont intérêt à accompagner les jeunes pour forcer
l’État à freiner les dérives dans le secteur de la formation
universitaire.
La note de presse du MENFP appelant aux principes
d’ouverture et de gestion des institutions d’enseignement supérieur et
l’annonce d’une enquête sur le secteur sont de bonnes initiatives, mais
insuffisantes pour rétablir l’ordre dans un secteur profondément malade.
Les jeunes, l’avenir du pays comme on le dit souvent, ont
besoin d’une formation solide pour pouvoir jouer pleinement ce rôle.
Dans le cas contraire, ils répéteront à l’avenir les mêmes bêtises des
dirigeants d’hier et d’aujourd’hui. Ne dit-on pas qu’il n’existe pas de
génération spontanée ?
Jean Phares Jerome
Source: Le Nouvelliste
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