Le titre de cette note a un doigt d’ironie à l’endroit de
Gary Victor dont l’excellent article "Non!" offert sur la situation
Haïtiano-Dominicaine malheureusement parle d’Haïtiens qui pleurnichent
sur le sort des Dominicains d’ascendance haïtienne.
Dans son article "L’arrêt du 23 Septembre changerait-il la donne"
Lemoine Bonneau du Nouvelliste rapporte que 350 intellectuels
Dominicains préparent un sit-in contre l’arrêt. Il
écrit ceci: "D’un
côté, plus de 350 intellectuels annoncent l’organisation d’un sit-in
pour exprimer leur désaccord à l’acte du 23 septembre, de l’autre, des
étudiants qui contestent la présence de la CIDH projettent de manifester
cette fin de semaine en signe de soutien au président Danilo Medina."
Il faut apprécier la position de ces intellectuels. Il faut la
saluer. Nos intellectuels devraient profiter de ce geste pour exprimer
leur solidarité à ces courageuses personnes et entamer une collaboration
qui peut augurer grand dans les relations de deux pays surtout a aider
le voisin à honorer son ascendance africaine et à s’enorgueillir des
prouesses de ses frères de l’Ouest qui ont chassé les espagnols de
l’île.
Si Monsieur Victor avait voulu saisir l’attention du Lecteur et le
tenir en haleine tout le long du texte avec sa phrase d’introduction
alors il n’a pas réussi à le faire. Si l’on parle de pleurnicher, nous
ne serions pas les seuls. Il parait que le monde pleurniche avec nous, y
compris ces braves journalistes dominicains au péril de leur vie, de
l’ancien président Mejia qui dit que la sentence est une honte, du Nobel
2010 Llosa qui a vu ses livres incendiés et son fils déclaré persona non Grata en RD.
Du député Hugo Tolentino Dipp qui renvoya le livre et la lettre que
lui avait envoyé le doyen du TC par ce que ses éloges a
Pena Gomez n’étaient pas sincères, des 19 membres du Congres Américain
et du Black Caucus qui ont envoyé des lettres de condamnation de la
sentence au président Medina. Sans oublier les condamnations du Haut
Commissariat des Nations Unies, de la CARICOM de l’OEA etc.
Les Dominicains touchés par la sentence sont des Dominicains
d’ascendance Haïtienne et cela nous concerne. Cependant si la
Dominicanie voulait capter notre attention, elle a choisi la façon pire
de le faire. Elle s’est attirée les foudres du monde. Nous devrions
avoir un sursaut patriotique mais cette affaire nous dépasse car elle
touche l’humanité.
Oui il faut poser beaucoup de questions sur nos relations avec la RD.
Cela ne nous empêche pas de pleurnicher et de continuer à sensibiliser
le monde sur le sort des Dominicains d’ascendance haïtienne dans leur
propre pays.
Plus que les questions économiques, il faut voir la haine et
l’anti-Haïtianisme d’un peuple qui veut à tout prix nier ses origines
africaines, il faut voir comment aider la RD à s’approprier de son
identité complète. Mr. Victor n’a pas touché ces aspects critiques dans
son "Non." Ces non-dits du "Non" ne sont non moins importants.
Devrait-on dire que pendant que le monde pleurniche sur le sort des
Dominicains d’ascendance Haïtienne et que les intellectuels Dominicains
s’exposent à la hargne et le vitriol des ultranationalistes, les
intellectuels Haïtiens somnolent encore? J’espère que "Non!"
Marc-Arthur Pierre-Louis
Source : www.radiotelevisioncaraibes.com
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